Etapes préparatoires et Bibliographie

 De quel point de vue raconter mon histoire ?

 

Je parlais précédemment de point de vue VISUEL (axe de caméra, angle de vue, etc.), mais maintenant il faut aussi s’attaquer au point de vue narratif :Objectif? Subjectif? Omniscient?… Quel personnage va servir de vecteur au lecteur? le héros? un personnage secondaire? Comment amener l’identification du lecteur? Ces questions sont essentielles pour trouver le TON du récit. Un auteur de BD est comme un réalisateur de cinéma: il va chercher à créer une ambiance. D’ailleurs le storyboard de cinéma est très proche de celui de la Bande Dessinée; c’est pour ça que certains ouvrages sur le 7ème Art peuvent vous aider à mieux comprendre le 9ème:

 

• Synopsis N°6 et N°14, magazines – mars 2000 et Juillet 2001: Le N°6 développe un article de fond sur l’écriture d’histoires vraies, et amène un regard frais sur les différents regards qui peuvent se poser sur un évènement, entre l’instant vécu et le temps qui a passé. Le N°14 propose de raconter la naissance d’un storyboard de cinéma en interrogeant directement les artistes, qui livrent leurs doutes et leurs réflexions pendant leur travail.

 

• Storyboard N°1, magazine – septembre 2002 : L’analyse complète du storyboard du film Amélie Poulain, avec son auteur Luc Desportes, en parallèle d’un entretien avec le réalisateur du film, jean-Pierre Jeunet. Un genre de “Making of” graphique. Si on rajoute un historique du storyboard depuis Méliès jusqu’à aujourd’hui, ce numéro est in-dis-pen-sable.

 

 

Comment ne pas perdre de vue mon “moteur” narratif ? (mon intention d’auteur)

Maintenant, En tant qu’auteur, mon histoire ne peut pas exister sans volonté de prendre position, de faire passer mes idées et mes thèmes favoris. Ce message -cette intention- est mon moteur, ce qui va faire avancer mon récit. Il est donc extrêmement important de ne pas le perdre de vue quand je dessine… car il est facile de se perdre dans ce qu’on aime dessiner, sans plus coller à la trame principale. Des auteurs sont spécialistes de l’utilisation de ce “moteur” pour densifier leur récit:

 

• Case, planche, récit de Benoît Peeters, aux éditions Casterman : S’il est un auteur avec un univers personnel, c’est bien Benoît Peeters dans son œuvre Les Cités Obscures. Conserver une unité au fur et à mesures des changements de l’histoire, rester fidèle au caractère de ses personnages malgré leur évolution… Du beau travail d’analyse.

 

• Hitchcock/Truffaut, entretiens par François Truffaut, aux éditions Gallimard : Un livre incroyable; Les deux réalisateurs donnent leurs versions du cinéma, de leur “lecture” de ce langage si particulier. Ils se livrent complètement, en donnant des exemples précis tirés de leurs films respectifs. Deux visions du même média, mais une même passion. Les analyses qu’ils donnent des plans, scènes, séquences de leurs films permettent de mesurer la science de la narration à l’œuvre dans leurs travaux.

 

Comment piéger, impliquer et/ou utiliser les lecteurs?

Dans toute œuvre narrative, le lecteur est le point essentiel pour l’auteur: il doit trouver comment forcer l’identification mais aussi “jouer” avec lui. Contrer ses attentes:

 

• Eisner/Miller de Charles Brownstein, éditions Rackham : Des entretiens entre deux géants de la Bande Dessinée des années 80/90, L’ancienne génération qui se confronte à un auteur de la génération BD/Cinéma: le choc des styles de narration, des idées et des prises de position! Un ouvrage important pour la génération Manga et nouvelles technologies.

 

 

Comment m’aider dans ma recherche de conseils supplémentaires ?

Certains aspects de la Bande Dessinée sont laissés de cotés ou peu expliqués. Comme les textes, les phylactères (les bulles) ou encore l’aspect formel d’une planche. Voici une revue qui va vous permettre de creuser un peu:

 

• KaBoom N°6, magazine – août/octobre 2014: Plusieurs interviews avec des auteurs majeurs de la Bande Dessinée d’aujourd’hui (Jeff Smith, Kazuo Koike, etc), qui n’hésitent pas à donner des conseils pour construire une histoire ou découper son récit. C’est passionnant de voir témoigner des auteurs sur des expériences différentes et dans des contextes et milieux différents (Français, Américain, Japonais).

 

Cliquez ici pour lire la suite de notre étude du Storyboard, partie 3: le découpage narratif