4 – Le storyboard – partie 2 : cadrages & plans

Le Découpage narratif

La mise en forme: cadrages & plans

 

Bien, précédemment nous avons posé les bonnes questions, maintenant lançons-nous dans le storyboard proprement-dit :

Nous sommes là pour faire un récit en Turbomédia, certes, mais il y a des choses qui ne changeront jamais entre la BD « classique » et la BD turbomédia. Notamment la construction d’une image et la science de la narration.

Nous devons donner au lecteur suffisamment d’informations pour lui permettre de comprendre le plus vite possible le contexte et les enjeux. Il va donc falloir tenir compte du langage visuel propre à la communication graphique : les cadrages et les successions de plans.

 

Le cadrage est un procédé visuel qui permet au regardeur (comme dirait Marcel DUCHAMP) de tenir compte des limites de la zone d’image pour comprendre ce qu’il doit « voir ».

Bien sûr il existe toute une famille de cadrages utilisées autant en photo, en cinéma et en Bandes Dessinées : Plan large, Plan Américain, Gros plan, etc. En gros, c’est où la caméra va se placer pour montrer ce que font les personnages.

Vous trouverez partout sur le net le détail de ces cadrages très connus, mais ce qu’il faut surtout retenir ce sont les trois cadrages principaux :

Le Plan d’ENSEMBLE : C’est un cadrage qui montre où se déroule l’action, en se plaçant loin des personnages pour donner un contexte visuel. Souvent du décor, une vue large sur un paysage. Ce cadrage est très souvent utilisé pour démarrer une séquence, ou pour suivre un changement de lieu. (image a)

(Pour ceux qui veulent aller plus loin, il existe deux sous-catégorie de plan d’Ensemble : le plan large, le plan plein-pied) 

Plan d'ensemble
(image a)

 

Le plan MOYEN : La caméra va se rapprocher des personnages, les éléments constitutifs de l’action sont dévoilés, les personnages sont détaillés. (image b)

(Pour ceux qui veulent aller plus loin, il existe des sous-catégorie de plan Moyen : Le plan Italien, le plan Américain, le plan rapproché)

Plan moyen

(image b)

 

le GROS PLAN : C’est une manière de focaliser l’attention sur un détail ou sur un visage et une expression. Attention : le gros plan ne peut se faire que sur un élément qui a été montré de loin lors d’un cadrage moyen. (Le lecteur doit toujours savoir où il est et ce qu’il regarde.) Ce cadrage est souvent utilisé pour dramatiser l’action ou pour mettre l’accent sur un personnage. (image c)

(Pour ceux qui veulent aller plus loin, il existe deux sous-catégorie de Gros plan : l’Insert, le Très Gros plan)

Gros plan

(image c)

 

Ces trois cadrages permettent de bien construire l’action, et sont les bases pour raconter une histoire en images. Alterner ces cadrages de façon régulière et réfléchie permet de rythmer un récit et d’aider le lecteur à s’identifier.

Il ne faut pas perdre de vue cette règle du découpage séquentiel : RESTER SIMPLE, C’EST FACILITER LA LECTURE.

 

Maintenant, outre la zone d’image, il faut aussi tenir compte de la forme de cette zone d’image.

Chaque case doit avoir une forme qui n’est pas laissée au hasard :

La case RECTANGULAIRE STANDARD ou CARREE permet de simplement raconter mon histoire en restant neutre. (image d)

(Très utilisée dans le découpage de la BD Franco-Belge classique, pour des constructions de page type « tablette de chocolat ».)

Case Carrée

(image d)

 

La case RECTANGULAIRE HORIZONTALE: Qui allonge le temps du récit. Elle permet de donner un temps mort à l’histoire. Le lecteur va s’arrêter un instant sur la case pour la parcourir quelques secondes. (C’est lié à notre sens de lecture de gauche à droite, j’y reviendrai.) Par extension, cette case est utilisée souvent pour donner un aspect « cinéma » à une Bande Dessinée. (image e)

Case Horizontale

(image e)

 

La case RECTANGULAIRE VERTICALE: Qui permet d’accélérer le temps du récit. Le lecteur va lire ces cases très vite, ces cases sont très utilisées pour les scènes d’action pure ou de suspense. (image f)

case Verticale

(image f)

 

Alors attention : la forme des cases est très travaillée en BD classique, mais en Turbomédia, ces considérations de « ralentir » ou « accélérer » l’action sont très différemment perçues, puisque le lecteur va décider si il veut s’arrêter ou aller plus vite en cliquant, lors de la lecture. (Ces images lui sont imposées, alors que lors de la lecture d’un livre, le lecteur peut « sauter » des passages.)

(Toutes les images qui illustrent cet article sont extraites de mon album “L’Esprit d’Aventure“.)

Cliquez ic pour lire la suite de notre étude du Storyboard, partie 5: la composition

5 commentaires sur “4 – Le storyboard – partie 2 : cadrages & plans

  1. C’est chouette, mais il manque des formes de cases, et celles qui ont des formes différentes?

    1. Salut Jérôme212,
      Mais oui, je compte en parler! Ne t’inquiète pas: la suite de l’article la semaine prochaine! 🙂

  2. Je savais pas tout cela, c’est très intéressant !
    Va falloir que je retouche plein de mes bds, d’ailleurs je n’arrivais pas à insufler du rthyme dans mes cases et là j’ai compris le système avec les cases.
    Merci

    1. Si ça peut t’aider c’est parfait! les conseils ne sont pas terminés: la semaine prochaine, je finis de préciser ceux-ci et j’enchaîne sur du costaud encore! 🙂
      Du coup, n’hésite pas à montrer ce que tu fais dans le forum des Auteurs Numériques: je me ferai une joie de te donner d’autres conseils (peut-être plus personnalisés, du coup).

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