11 – La réalisation – partie 4 : phylactères et début des couleurs

La Réalisation

Phylactères et début des couleurs

 

La semaine dernière, j’encrais mes premières images. Cette semaine, j’ai envie -hâte- de passer à la couleur, mais un détail me titille: je commence à visualiser mentalement mon déroulé en turbomédia et des apparitions / disparitions des dialogues… Et donc je commence à m’inquiéter pour ce qui s’appelle “les Phylactères” : les bulles de dialogues ! Je décide donc de faire un test avant de commencer les couleurs sur mes premières images.

Les PHYLACTÈRES : 

Chaque dessinateur a une certaine manière de faire ses bulles ; rondes, carrées, ovales, etc. C‘est essentiellement une question de goût. (Quand la situation représentée n’impose pas une forme de bulle spécifique, évidemment). Moi, j’ai pour habitude de faire des bulles ovales à bords plats, mais aux coins arrondis. Je ne sais pas d’où j’ai pris ça, mais j’aime beaucoup et cela fait des années que je fais mes bulles de cette façon. Je décide donc de continuer à les faire ainsi dans mon turbomédia. (voir exemple suivant : un extrait de ma BD « Changing Screens » – image a)extrait BD

(image a)

 

Pour faire une forme de phylactère que je puisse agrandir, transformer, copier/coller, etc, je décide d’utiliser le vectoriel avec un logiciel qui propose de le travailler facilement et qui est entièrement compatible avec Photoshop: Pixelmator. (image b)


pixelmator

(image b)

 

Je commence par créer en 600 Dpi une forme traditionnelle de phylactère : ovale avec une queue de direction courte. C’est une forme prédéfinie, que je vais transformer à ma convenance. (image c)

bulle 1

(image c)

 

Puis je retape cette forme afin qu’elle corresponde à ma façon de faire les bulles, en jouant avec les courbes. (image d)

bulle 2

(image d)

 

Enfin, je colore la bulle en blanc et rends le fond transparent pour pouvoir facilement l’utiliser comme calque dans Photoshop. (image e) J’en profite pour créer une autre bulle, un peu plus grande, avec la queue de direction dans l’autre sens, histoire de varier mes textes. (image f)

bulle 3     bulle 4

(image e)                                                                                                    (image f)

 

Je décide aussi de créer un phylactère d’exclamation de type « cri », qui pourra me servir par la suite. Je commence par tracer une forme de référence puis, par dessus, je trace la forme agressive. (image g) Je termine par la blanchir et rendre le fond transparent. (image h)

 bulle 5     bulle 6

(image g)                                                                                                  (image h)

 

Ah oui ! j’ai failli oublier : avec ce type de bulles, la queue de direction ne se voit quasiment pas, du coup je la transforme un peu pour qu’elle soit bien visible pour le lecteur. (image i)

 bulle 7

(image i)

 

Je termine mes phylactères pour le moment, en enregistrant mes formes pour plus tard, dans la base de données de formes vectorielles de Pixelmator. (image j)

pixelmator 2

(image j)

 

La COULEUR :

BON ! maintenant que je suis rassuré quant à ma façon de réaliser mes bulles, je peux passer à mes premières couleurs ! J’ouvre Photoshop et mon écran n°1. (image k) J’en profite pour passer mon scan en mode « couleurs RVB ». (le RVB -Rouge Vert Bleu- suffira pour ce tubomédia, puisque il est destiné exclusivement à la lecture sur écran. Pour un livre imprimé, il aurait fallu que je colore en CMJN -Cyan Magenta Jaune Noir- afin de retrouver la richesse de la restitution des couleurs et éviter les écarts entre l’écran et le papier.) (image l)

 photoshop 1

(image k)

 

photoshop 2

(image l)

 

Je coupe mon image au bon format suivant mes contours de case et transforme ensuite mon calque « traits » afin de lui donner un fond transparent en supprimant le blanc. (image m) …Et je place le fond noir que j’avais prévu, avec un léger liseré blanc autour de mon robot. (je l’amincirai par la suite) (image n)

photoshop 3     photoshop 4

(image m)                                                                                       (image n)

 

Dès lors je peux  placer les couleurs ! J’hésite encore pour certaines, je verrai dans quelques temps si je dois retoucher ou pas. Je décide de faire une mise en couleurs de type “animé” : ça colle à l’ambiance robots géants de mon récit, ça lui donnera du peps et c’est assez rapide à faire, sans trop alourdir mes images (pour le coup, je ne sais pas à quoi m’attendre pour un turbomédia, j’aviserai quand j’aurai des images à assembler dans le lecteur). Je vais donc faire simple, avec une découpe d’ombres assez tranchée :

 

  • 1- Faire les à-plats de couleurs. C’est l’étape la plus rapide, celle qui me sert à choisir mes teintes, même si elles seront évidemment légèrement retouchées par la suite. (image o)

photoshop 5

(image o)

 

  • 2- Je commence à placer mes ombres pour créer le relief. Je dois déterminer une ou deux sources de lumière. Pour faire simple, ici, je n’en place qu’une seule. Le but c’est quand même d’aller vite, ou mon turbomédia sera interminable à réaliser. (image p)

photoshop 6

(image p)

 

  • 3- Enfin, je place les reflets et les petits effets. C’est ce qui va donner du dynamisme à mon image et à mon personnage. Je place aussi un petit spot de lumière derrière lui, pour faire exister le fond. (je ne suis pas entièrement satisfait de ce spot lumineux, je ne sais pas comment faire dans l’immédiat. Je devrai retravailler ça par la suite. Mmmh… on verra bien.)

photoshop 7

(image q)

 Cliquez ici pour lire la suite de la réalisation des images. 

6 commentaires sur “11 – La réalisation – partie 4 : phylactères et début des couleurs

  1. Merci Hervé pour ce RDV bi-hebdomadaire.
    De quelle manière procèdes-tu pour obtenir ce rendu ombres et lumière sur Photoshop?

    1. Merci à toi François, de me lire!
      Alors pour le rendu des ombres, je travaille normalement:
      les calques des à-plats de couleurs sont mis en mode “produit”, et je fais mes ombres sur un calque unique, juste dessous.
      Pour faire les ombres, je travaille à la fois avec la baguette magique ET l’outil de sélection au trait. Quand c’est terminé, je vérifie que je n’ai rien oublié -ou mal fait- en enlevant les calques des couleurs et du trait de contour: Il ne me reste que le calque “ombres”.
      Et voilà! 🙂

  2. Merci Hervé pour ces explications. Et c’est toujours un grand plaisir de te lire et de te suivre dans cette aventure.

  3. « Moi, j’ai pour habitude de faire des bulles ovales à bords plats, mais aux coins arrondis. Je ne sais pas d’où j’ai pris ça, mais j’aime beaucoup et cela fait des années que je fais mes bulles de cette façon. »

    Andreas, non ? 😉

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