8 – La réalisation – partie 1 : le matériel

La Réalisation

Le matériel que je vais utiliser

 

La semaine passée, j’ai terminé un premier découpage pour mes premières scènes, maintenant je vais attaquer la réalisation complète, en turbomédia, de ces scènes. Alors évidemment, je vais y aller progressivement : je suis un dessinateur old school, donc je décide de faire mon premier turbomédia sur papier, que je scannerai ensuite pour mettre en couleurs. (Je sais que certains collègues diraient qu’un turbomédia est un medium pour écran, que je devrais donc dessiner directement sur écran… et ils n’auraient pas tort !)

Avant de me lancer, je vais prendre un instant pour faire le point sur le matériel que je vais utiliser.

Je suis enseignant et beaucoup de mes élèves perdent du temps à utiliser des outils mal -ou pas- adaptés à ce qu’ils veulent faire. De même c’est en regardant travailler certains auteurs pros, que j’ai découvert certains outils. Donc je pense qu’il peut être utile d’en parler.

Pour mon turbomédia, je décide de dessiner de manière classique (1°crayonné-2°encrage-3°scan-4°couleurs) avec un style que j’aime : un dessin à la limite de la ligne claire. Il se trouve que c’est un style peu employé pour les histoires de science-fiction, je pense que ça pourrait donner un peu de second degré bienvenu ! Les méchas (robots essentiellement) seront sûrement encrés de manière plus précise, mais je verrai au cas par cas.

 

Le papier

Comme j’encre beaucoup au pinceau, il me faut un papier hyper lisse, qui n’accroche pas. J’ai pour habitude, depuis que j’utilise le pinceau, de prendre du papier bristol. Cette fois encore, je décide de l’utiliser. Comme je vais faire des formats adaptés à un écran, le format A4 devrait suffire. (image a)

bristol

(image a) 

Le crayonné

Je suis un dessinateur qui a toujours galéré, le dessin n’est pas une évidence, j’ai toujours besoin de crayonner beaucoup avant de trouver un équilibre et d’être satisfait. J’aime bien que mon dessin soit assez précis avant d’encrer. Je laisse donc de coté les crayons de bois (trop épais pour moi) pour n’utiliser que des porte-mines/criteriums. Toutes mes recherches sont faites avec des mines classiques, graphites, faciles à gommer. J’utilise parfois des épaisseurs de mines différentes (H 0,5 et H 0,7) mais toujours du H (sinon c’est trop gras).

Par contre pour le crayonné final sur la planche, comme mon papier est du bristol, je ne peux pas gommer après encrage ! (ça l’abimerait trop) Donc je vais dessiner avec des mines bleues (une couleur qui ne passe pas au scan noir&blanc).

Ma préférence va à la marque Staedtler, les autres marques sont trop fragiles et se cassent vite.

Mon porte-mine principal est, lui, spécial : c’est un Kuru-Toga, dont la pointe fait tourner légèrement la mine à chaque pression pour la faire sortir. Au final, je dessine avec un angle de mine toujours très affuté. Merci les Japonais !

Si jamais je dois gommer, la seule gomme potable que j’ai trouvée pour effacer le bleu (qui se gomme très mal) est le Galet de Bic ! (je vous jure !) (image b)

crayonné

(image b)

 

L’encrage

Le crayonné de mon image terminé, je vais donc apporter à mon dessin ce qui lui donne un peu de chaleur et de tenue : l’encre noire. Je vais donc repasser mes traits au crayon par des traits au pinceau ou au feutre. Varier les épaisseurs permet d’aider à détacher les plans de superposition et de rendre un dessin plus « vivant ».

J’utilise pour cela un feutre-pinceau Pentel de la série des Color Brush (le corps est plus gros que le stylo-pinceau Pentel classique : la prise en main est meilleure, je trouve). Les recharges sont le corps du pinceau.

J’utilise aussi de vieux stylo-pinceaux de la même marque, pour faire des effets qui nécessitent que je malmène les poils (frottés, soufflés, peu d’encre sur les poils, etc.).

En complément, quelques feutres bien noirs pour faire du coloriage : Graph’it et PaperMate font des feutres avec un noir bien profond.

Evidemment, toujours avoir sous la main l’éternel blanco Tipp-Ex et un stylo blanc pour les petits détails. (image c)

stylo-pinceaux

(image c)

 

Pour les décors et détails qui demandent plus de précision, j’ai pour habitude d’user de Fine liners (feutres fins à pointe de différentes épaisseurs) de marque Staedtler, qui sont assez résistants (à l’usure et à l’eau). Mes préférés sont les 0,05 / 0,1 / 0,3 / 0,7 . (image d)

fine liners

(image d)

 

J’accompagne forcément mon encrage d’outils tels que des règles diverses, indispensables pour dessiner du robot et de la BD en général :

-Règles classiques surélevées pour tracer au feutre

-Règles percées pour les cercles

Pistolets variés pour faire les courbes

Notamment la règle à rouleau qui permet de faire super facilement les lignes parallèles… je ne sais plus m’en passer depuis le temps que je l’utilise! (image e)

règles

(image e)

 

Les couleurs

Après avoir scanné un dessin (toujours en 600 Dpi au minimum, histoire d’avoir un tracé publiable – sait-on jamais -) et l’avoir nettoyé et retouché, j’ai pour habitude de mettre des couleurs avec une tablette graphique. La mienne est un ancien modèle mais toujours d’attaque : une Wacom Cintiq 12x. (image f)

Cintiq 1

(image f)

 

Les Cintiq ont pour particularité d’avoir l’écran intégré. Je travaillerai donc ainsi, avec mon écran d’ordi à coté de moi, pour déporter les éléments qui me gêneraient sur la tablette, comme les calques, motifs, couleurs, etc. (image g)

Cintiq 2

(image g)

 

Bien évidemment, ces outils sont mon choix personnel, il y a sûrement des outils plus adaptés ou même peut-être déconseillés. Je verrai ça en faisant le turbomédia!

 

Je vais donc passer à la réalisation de mes premières images !

Je décide d’un format de dessin, que je respecterai pour les images suivantes : mon choix se porte sur un format de 28cm x 16cm, qui est à peu de choses près l’équivalent du format 16/9 d’un écran (ne pas oublier que c’est à ce support que se destine notre bande dessinée numérique).

Je trace mon format de base pour visualiser. (image h)

format papier
(image h)

Cliquez ici pour lire le début de la réalisation des images.

 

4 commentaires sur “8 – La réalisation – partie 1 : le matériel

  1. Ha, ta règle à rouleau ! effectivement, je te la connais depuis 1998 au moins ! 😀

    Et ce logiciel ? il y a déjà moyen de le tester comme tu me l’avais proposé ou il est encore en développement ?

    1. Salut Pierrot!
      Haha! ouioui, cette régle ne me quitte plus! il y a des choses qui ne changent pas! 🙂
      Pour le logiciel, j’en parlerai bientôt sur ce blog -c’est encore un peu tôt- mais oui il est en développement.

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