26 – La réalisation – partie 19: Faire une adaptation d’une BD vers un Turbomédia 3°partie

Faire une adaptation:

d’une BD vers un Turbomédia, 3°partie

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Je continue de donner quelques éléments auxquels je suis confronté lors de l’adaptation d’une BD classique en turbomédia: la dernière fois je parlais de l’utilisation du logiciel Skribble, cette fois je développe la théorie, les éléments de construction de la lecture.

En effet, visuellement, la lecture d’un turbomédia est très différente de celle d’une page de BD papier; l’apparition de cases ou bulles redéfinit la notion de “sens de lecture” et d’ “axes de lecture”:

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Superposition d’images/lisibilité:

En montant un turbomédia, on est souvent tenté de superposer les images. C’est un procédé que j’utilise très souvent –même s’il alourdit visuellement les écrans- car il permet aussi de construire artificiellement une “base” pour les images suivantes. Mais ce qui arrive régulièrement, c’est qu’une image posée sur une autre perd sa lisibilité à cause de certains nœuds graphiques et/ou couleurs proches qui se chevauchent. Alors comment mettre en évidence une image par rapport aux images précédentes, en gardant une certaine facilité de lecture?

J’ai résolu le problème en créant des calques noirs transparents, de différentes intensités, que je place entre les images que je superpose. (voir les images ci-dessous, la dernière case à apparaître est donc toujours la plus lumineuse.)

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Autre exemple: les différentes superpositions successives de calques noirs transparents ont pour effet de noircir fortement les images les plus anciennes, ce qui créé un effet de disparition des images déjà lues. (voir les images ci-dessous)

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Sens de lecture:

Lors de l’apparition des cases, l’auteur peut très bien choisir de faire apparaître les images n’importe où sur l’écran. Le sens habituel de lecture (qu’il soit occidental -gauche vers droite- ou oriental -droite vers gauche-) n’a plus lieu d’être: le lecteur va où la case apparaît. (dans l’exemple ci-dessous, je ne donne même plus à mon assemblage de cases la forme d’une planche de BD, je m’amuse avec leur disposition.)

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Mais je peux aussi choisir de respecter un ordre de lecture classique et recomposer ma page à l’écran. Pour certains passage, ça facilite la lecture et la compréhension du lecteur. (voir ci-dessous)

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Changements de taille de cases:

Lors de la disposition d’une case sur écran, pendant le montage du turbomédia, il arrive souvent qu’on redimensionne cette case (en maintenant un format homothétique, évidemment). Deux aspects:

Diminuer la taille d’une case: Très rare, surtout utile lors de la création d’une animation de type “zoom”, mais peu intéressant le reste du temps. (à cause de la perte de la lisibilité de la case ou de la bulle)

Augmenter la taille d’une case: Je l’utilise très souvent, notamment pour marquer une surprise ou un évènement impromptu. La taille permet de jouer avec l’impact à l’écran. (voir ci-dessous, avec l’exemple d’une case rouge normalement petite et en bas de page, placée là pour amener le lecteur à tourner la page… ici elle acquiert un statut de cliffhanger de fin d’épisode!)

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Une page/une image ou la splash-page:

Parfois, une BD classique se permet de faire appel à un effet de narration intéressant: une seule image qui fait toute la taille de la page. Les Américains appellent ça une splash-page. Pour une adaptation d’une BD en turbomédia, c’est un problème car on ne va pas découper une image en petites images!

…et pourtant, le procédé que j’utilise en est proche: je vais en fait guider le regard du lecteur en proposant une “lecture animée” de l’image. C’est à dire que après avoir donné à voir l’image globale au lecteur, je vais zoomer dessus à certains endroits intéressants pour montrer des détails, puis parcourir l’image par des animations lors des déplacements. Ça provoque l’illusion de “lecture” et permet de “hacher” l’image sans la découper. (voir ci-dessous, où je balade le lecteur sur une page de BD en m’arrêtant sur les bulles pour qu’il ait le temps de les lire. Voir l’effet ici.)

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Focaliser l’œil du lecteur:

Lors des superpositions ou de montage des cases, il ne faut jamais perdre de vue que le lecteur décrypte ce qu’on lui propose comme n’importe quelle image, fusse-t-elle sur papier ou sur écran. Donc guider son œil sur ce qui facilite sa lecture est aussi important dans un turbomédia que dans une BD classique!

Je tâche donc de faire des liens entre mes cases: le dernier élément vu/lu doit s’enchaîner sans effort sur le premier élément de la case suivante. Dans mon exemple ci-dessous: lors de la lecture de la première case, l’œil du lecteur s’arrête sur la dernière bulle apparue à l’écran. (point rouge) …et reprends immédiatement sur le visage du personnage qui parle en premier de la case suivante lors de son apparition (point rouge). Pour faire cette liaison, je n’ai eu qu’à superposer les deux cases de sorte que la tête de la femme se superpose directement au dessus de la bulle de la première case, quand le lecteur tape pour passer à l’écran suivant. (voir ci-dessous)

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 À suivre, dans la partie 4 de cet article.

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Chaque semaine de nouveaux épisodes!

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