Faire une adaptation:

d’une BD vers un Turbomédia, 5°partie

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La semaine passée, J’ai continué l’exploration des outils a notre disposition pour adapter une BD existante en turbomédia. Maintenant, il y a des cas où le monteur doit faire des choix et où c’est son goût (ou sa science de la narration) qui vont primer. Après tout, transformer une BD en turbo reste une étape créative en soi! passons en revue quelques uns de ces choix intéressants dans le montage:

La superposition de cases, problème ou pas?:

Lors du montage des images, pour la conception des écrans du turbomédia, le monteur peut être amené à super poser beaucoup de cases (plutôt que de n’en proposer qu’une case par écran). Est-ce un problème pour la narration? un problème visuel?

• Oui, c’est un souci: L’empilage de cases peut provoquer une lourdeur de narration, sans sens réel dans le récit. On peut alors avoir l’impression que le monteur ne sait pas quoi faire de ses images.
• Non, ça peut être intéressant: Le monteur peut profiter de cette superposition pour recréer une “page” à l’écran, et construire un développement narratif  juste en disposant les cases les unes par rapport aux autres.  (voir l’image ci-dessous, la case large se superpose à toutes les autres pour les cacher et mettre un terme à la scène. Une superposition globale pour passer à autre chose.)

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Cases en second plan, retravaillées pour être plus discrètes:

Quand les cases se succèdent sur un même écran, la lisibilité doit rester au cœur du travail du monteur. Dès lors, il eut choisir de ne faire apparaître que la case, ou il peut trouver un artifice pour rendre les cases précédentes moins visibles et diriger l’œil du lecteur sur la case à lire à l’instant T. Voici quelques exemples d’artifices:

• Cases en second plan floutées: C’est à mon sens plus intéressant d’utiliser cet effet pour l’adaptation d’une BD en Noir & Blanc. L’impact sur la facilité à comprendre une image moins nette va guider le lecteur vers les images où la mise au point est bonne.
• Cases en second plan grisées: Dans le montage d’une BD en couleurs, mettre l’accent sur des cases couleurs alors que les anciennes deviennent noir & blanches aide le lecteur à suivre le récit instinctivement. Mais la perte des couleurs pourrait affadir l’écran et contraster avec une ambiance de récit en le rendant plus austère (à ne pas utiliser pour un turbomédia d’humour, par exemple).
• Cases en second plan assombries avec un filtre transparent: C’est ce que je préfère dans le cadre d’une BD en couleurs. Ça permet de rendre la case à lire plus lumineuse (et donc plus facilement détectable à l’œil). (voir l’image ci-dessous, les 2 images du haut sont moins visibles, mais restent accessibles pour un léger retour en arrière).

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Transitions en volet:

Dans le passage d’une séquence à une autre, ou d’une scène à une autre, le monteur (comme il n’a plus la possibilité de “faire tourner la page”) va forcément utiliser une transition. parmi ces transitions, il y en a une très connue: le volet. L’image B glisse sur, ou pousse l’image A. Quel est le mieux pour un récit?

• Transition poussée: On utilisera plus cette façon de faire pour provoquer une cassure nette dans une action ou une succession de cases. L’effet produit sur le lecteur sera “faisons place nette!” et il verra plus le nouvel écran comme une action étant éloignée du précédent. (voir l’image ci-dessous)
• Transition superposée: Dans ce cas le lecteur percevra le nouvel écran qui se superpose sur le précédent (en glissant depuis l’un des cotés), comme une autre étape de la même scène. Comme une action qui se place dans la foulée de la précédente, dans le même lieu. (voir l’image ci-dessous)

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Transition poussée (la case de droite va amener le lecteur à se focaliser sur un nouveau personnage):

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Transition superposée (la case rouge recouvre rapidement la blanche, pour marquer le coup reçu par le héros):

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Bulles de dialogue:

Dans un turbomédia, le monteur doit aussi composer avec les phylactères. Deux cas de figures se posent à lui: les effacer au fur-et-à-mesure du déroulement du dialogue ou les laisser apparents. Qu’est-ce qui est le mieux pour l’histoire? Faut-il effacer les bulles suivant l’avancée du dialogue?

• Oui, il faut les faire disparaître: Laisser les bulles alors qu’elles ne sont plus d’actualité donne un coté “figé” à l’action… alors que le turbomédia apporte justement une souplesse à la BD. Les bulles trop anciennes encore à l’écran provoquent finalement plus de confusion dans la succession de lecture des dialogues. (voir l’image ci-dessous, la surabondance de dialogues ne facilite pas la lecture et finalement dessert le coté punchy que je voulais donner au dialogue…)
• Non, ça n’est pas grave, on peut en laisser: Comme dans une BD papier -où les bulles sont un élément graphique connu et accepté- elles permettent de “rassurer” le lecteur débutant ou occasionnel en turbomédia. Laisser certains phylactères permet aussi éventuellement de laisser à l’écran une information importante apportée par les dialogues.

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Au final, tous ces outils proposés au monteur vont lui permettre de choisir ce qui lui convient le mieux. Tous ça reste finalement une étape dans le processus créatif d’un turbomédia, et le goût du monteur sera le seul arbitre du résultat. Suivant les situations et évènements à raconter, des conseils avisés pourraient être remis en cause et une solution qui ne devrait pas fonctionner, finalement parfaitement trouver sa place! Le mieux est encore d’essayer soi-même!

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Tous les écrans montrés dans cet article proviennent des Récits en turbomédia suivants:

Starella par Eric Van Elslande

L’Esprit d’Aventure par Hervé Créac’h

 La plateforme est accessible par le menu, en haut, “BD numériques” ou en cliquant ici.

Chaque semaine de nouveaux épisodes!