TORTUGA en numérique: l’un des auteurs, Sébastien Viozat, se confie!

TORTUGA

Une seconde vie en numérique!

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Sébastien Viozat nous raconte:

    ” Tout part d’une vanité.

Fin 2015, Ankama m’annonce la mise au pilon des 2 tomes de TORTUGA, un diptyque de pirates au format comics réalisé chez l’éditeur roubaisien.

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Les deux volumes, publiés chez Ankama, entre 2010 et 2012

 

Le fait que ces livres ne seront plus disponibles à la vente m’attriste : si quelqu’un veut les lire demain, il ne pourra plus les acheter. Fin de l’aventure, tout le monde rentre au port…

Au-delà de ma petite personne, toutes ces BD qui partent à la destruction chaque année… Comment les rendre accessibles, au-delà d’un pauvre scan en PDF ou d’une lecture planche à planche sur écran ? Le Turbomédia me semble alors indispensable.

Ayant déjà tâté de la BD numérique sur Starshine, un projet trans-média hélas avorté, avec l’ami Marc Lataste en compagnon de route, cette solution s’impose d’elle-même. Et si le Turbomédia, quelque peu détourné de son utilisation initiale, permettait de rendre immortel ces livres devenus inaccessibles… et sur lesquels les auteurs ont repris les droits d’exploitation ! Je m’attèle alors à la mise en forme numérique, tout d’abord via TinyShaker, l’excellent module Turbomédia proposé par Julien Falgas. Les débuts sont timides : je fais du case à case, en m’autorisant peu de fantaisie… pour un rendu plat, à peine meilleur qu’une lecture linéaire sur un écran.

Je reprends alors le prototype HTML utilisé par Marc et moi sur Starshine. Celui-ci gère des fondus paramétrables entre l’apparition de chaque case… ce qui permet de gérer de manière plus dynamique les montées et les baisses de tension narrative. Je boucle alors une première version du tome 1… qui n’est définitivement pas satisfaisante. Les gouttières blanches des planches nuisent à la lisibilité, et la mise en page est définitivement trop statique, trop pompée sur le papier. En outre, mon prototype n’est pas super compatible avec les tablettes tactiles (un comble !), et n’adapte pas la lecture à la taille de l’écran.

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Le film Pirates! de R.Polanski a été une forte influence pour la création de TORTUGA

 

Un coup pour rien ? Sûrement pas ! Je tombe alors sur les Auteurs Numériques, aka Hervé Créach et Frédéric Détez. Je suis avec intérêt le travail d’Hervé depuis quelques années. Nous échangeons alors autour de ce projet un peu étrange d’adaptation d’une BD papier en format numérique… et ils me proposent alors de travailler avec eux ! Le deal est simple : ils mettent à ma disposition leur formidable outil de conception de BD numérique, ainsi que leur future plate-forme, et je publie TORTUGA chez eux ! Reboosté par cette collaboration qui s’annonce des plus riches, je décide de refondre totalement la version numérique du tome 1… Conseillés par Hervé, Fred, mais aussi par Gilles Gipo et Audrey Molinatti, je “reloade” un volume de 94 planches papier du sol au plafond. On me pousse à être plus audacieux, en me bottant même virtuellement le cul, ou en me proposant des mises en page très originales.

Et ça marche ! Un peu timide au départ, l’adaptation numérique prend son envol au bout de 2 ou 3 scènes, et propose un expérience de lecture certes encore limitée, mais parfaitement adaptée à une lecture sur écran… le tout à partir d’une matière première “papier”. Le tome 1 est aujourd’hui quasi-bouclé.

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Je publierai gratuitement chez les Auteurs Numériques toutes les semaines une scène du livre (après avoir initialisé le récit avec les 3 premières scènes), tout en terminant le tome 1 bien sûr. Suivra le tome 2 (110 planches, rien que ça), puis les versions anglaises des 2 livres… Et encore plus par la suite si l’initiative plaît ! J’ai en outre l’intention de monter un profil Tipeee pour que les personnes qui le souhaitent puissent soutenir financièrement cette initiative via des dons. Bref, tout cela ne fait que commencer.

Nous repartons en haute mer, au large de la Tortue, et nous vous invitons à l’aventure ! AARRRRRRH !!”

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14 commentaires sur “TORTUGA en numérique: l’un des auteurs, Sébastien Viozat, se confie!

  1. Excellentes nouvelles, autant pour les futurs voyages de Tortuga dont j’avais vraiment apprécié la lecture, que pour l’avanture d’Hervé et Fred qui méritent amplement que l’on soutienne et fasse connaître leur travail.
    Embarquons tous et partons vers de nouyveaux horizons !

  2. Merci pour vos retours, et désolé pour les noms écorchés dans l’article. 🙂

    Je précise : il s’agit d’une adaptation des livres papier, pas de nouvelles aventures spécialement réalisées en numérique. Cela viendra peut-être plus tard : pour l’instant, le but est de tenter cette adaptation “papier => numérique”, sur une histoire de 200 planches à la base.

  3. Gipo, qui n’a jamais eu de Zippo ^^

    J’ai adoré ce petit travail de consultant bénévole, qui m’a fait découvrir plein de choses sur les différences qu’il y a entre une planche et un écran.
    Adapter une BD de cette façon serait un très bon exercice à proposer à un étudiant en BD, pour lui faire “sentir” tout l’intérêt du Turbomédia.

  4. Interessante initiative. J’ai hate de voir, je sais que Geoffo et Mast font l’inverse (adaptation de leurs turbo “infinite comics” en papier), mais je me demande ce que ça peut donner dans l’autre sens.

    1. Il faut considérer cela comme une expérience, un test, avec une utilisation volontairement limitée des transitions pour le tome 1. Pour le tome 2, je compte utiliser pleinement la puissance de feu de l’outil des Auteurs Numériques. 🙂

  5. D’ailleurs question comme ça, mais pourquoi la mise au pilon ? C’est si gros que ça d’y garder et de le laisser faire sa petite vie ?

    1. Les livres se vendaient peu, et contractuellement, l’éditeur a le droit de pilonner. Le stock coûte cher, et il voulait probablement faire de la place. J’avoue ne pas avoir demandé plus d’explication… j’y ai surtout vu une opportunité de repartir sur quelque chose de nouveau avec cet univers-là. 🙂

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